Eaux plurielles est un projet d’installation interactive impliquant la vidéo, le son et le corps, fruit d’une collaboration entre six artiste, trois du Maroc et trois du Québec. L’objectif était de découvrir comment une équipe si variée et avec des démarches et des disciplines complètement différentes peuvent combiner, exprimer et interroger la multiplicité des réalités de chacun d’entre eux, où chaque individu peut avoir sa propre compréhension subjective du monde qui l'entoure selon ses expériences, ses croyances, ses valeurs et sa culture.

L’oeuvre qui est née de ce processus explore le rapport entre les artistes et leur territoire à travers leur relation à la plus importante ressource naturelle : l’eau. Si abondante au Québec, si précieuse au Maroc, cette dualité a inspiré les artistes dès le début du projet et a constitué le fil conducteur tout au long de la création. En résulte une œuvre intime, ou le territoire rencontre le corps pour parler à l’âme. Eaux plurielles invite le regardeur à plonger de manière poétique dans une œuvre numérique évoquant le corps comme réceptacle et gardien de cette ressource essentielle.

Ce projet a pu mettre en évidence l'importance de l'empathie et de la compréhension mutuelle dans les interactions sociales en fédérant des artistes de divers horizons à l’idée d’un projet à distance où la contrainte artistique nourri la créativité du groupe et le pousse à franchir des limites souvent influencées par des facteurs sociaux, historiques, culturels et personnels pour dialoguer et collaborer de manière constructive.

L’installation est constituée de six écrans, trois enceintes acoustiques et trois robinet interactifs. Le public est amené à tourner les poignées des robinets afin d’interagir sur l’image et sur le son. La disposition verticale des écrans amène le regard du spectateur dans un mouvement vertical de chute, accentué par le robinet qui induit un mouvement d’eau qui coule. Les images, une rencontre entre des paysages naturels et des corps, entre le désert et la rivière, entre les grains de sable et les goutes d’eau. Parfois vu de dans son ensemble, parfois vu de si près qu’on en perd le sens pour n’en garder que la texture, cette chorégraphie de danse et de territoire nous amène dans un état de calme, un état méditatif semblable à celui qu’on peut retrouver en pleine nature. Cette condition nous amène a porter une réflexion autant poétique que sociale sur la valeur de la nature et sur son impact sur notre façon d’être, notre façon de vivre, sur comment notre environnement immédiat forge la personne que nous sommes. Accompagné par une musique douce et hypnotique, parfois même étrange, celle-ci permet de démultiplier l’état d’apaisement et d’introspection que l’installation crée chez le spectateur.

Présente en même temps en salle d’exposition et dans le monde virtuelle grâce à un « jumeaux numérique », cette œuvre est accessible à la fois pour les gens sur place et pour les gens distant via les nouvelles technologies de diffusion immersives via Ellipse (https://ellipsevr.ca/).